Hommage posthume

Said Nour Hassan, nous a quittés, dimanche 1er janvier 2023. Une bien triste nouvelle en cette journée où la tradition veut que l’on partage des vœux de santé, de bonheur et de succès entre membres de la famille, collègues, et proches. Tout ce beau monde a eu la douleur immense de pleurer sa disparition brutale.
Said Nour Hassan n’était pas seulement un haut cadre du MENFOP qu’il a servi avec dévouement, charisme et compétence ! C’était aussi une personne affable, un père aimant et affectueux autant pour sa famille et ses proches que pour ses collaborateurs et ses collègues, comme en témoignent tous ceux qui l’ont côtoyés.
Sa belle et riche carrière aura commencé dès 1978, lorsqu’il intègre le cours normal, pour embrasser le plus beau et noble métier du monde, l’enseignement dans le primaire, en 1980, à l’issue de ses deux années de formation initiale. Les quatorze années suivantes sont les plus belles de sa carrière, il les passe à distiller avec bonheur les connaissances de base aux enfants dans les écoles de Tadjourah, puis à Ambouli 2, Balbala 1 et enfin Balbala 4, avant de décrocher son Certificat d’Aptitudes aux Fonctions de Maitre d’Application (CAFMA), en 1993. C’est la voie royale pour entrer dans le corps d’encadrement pédagogique.
Après l’exercice du métier, vient le temps du partage d’expérience et de connaissances sur le métier d’enseignant avec les jeunes collègues novices qui entament leur carrière. Cette nouvelle vie de conseiller pédagogique à l’inspection primaire va durer près de huit (8) ans entre 1993 et 2001. Ses enseignants stagiaires et ses collègues de l’inspection se rappellent encore de ce bel homme, toujours souriant, aimable et très expérimenté qui aime donner de son temps et de son âme pour aider, appuyer et surtout renforcer les compétences de son entourage professionnel.
Des qualités fortement appréciées qui lui valent d’être appelé à la conception de programme, tout de suite après le lancement de la réforme des Curricula et des programmes consécutif aux Etats Généraux de l’Education en décembre 1999. De concepteur de programme, il gravit encore un bel échelon lorsqu’il est nommé gestionnaire de la réforme des programmes au CRIPEN, sous la direction de son ainé et ami intime, l’inspecteur Moukhaled Abdoulaziz Hassan, qui pilote l’ensemble de la réforme des Curricula et des programmes. Actuellement Secrétaire exécutif de l'Observatoire de la Qualité des Enseignement et Apprentissages, il se remémore encore les souvenirs de cette période charnière pour l’école Djiboutienne où il aura tout donné avec son ami pour négocier en douceur le changement de paradigme opéré par l’éducation et la formation. Le Curricula, les programmes, et surtout l’approche par compétence, ce concept nouveau qu’il faut découvrir, maitriser et mettre en pratique dans les écoles. La réforme est un succès et le mérite en revient en grande partie à tous ces enseignants chercheurs du CRIPEN qui ont collaboré avec la paire Moukhaled et feu Said Nour.
La réforme est un succès. Le CRIPEN en est le maitre d’œuvre et le ministère décide alors de lui donner un statut d’établissement autonome à caractère scientifique, pédagogique et technologique dès 2008. Feu Said Nour Hassan est nommé chef du service recherche documentaire et informatique. Cette nouvelle étape vers les sommets va durer jusqu’en 2015, lorsqu’il devient Directeur de la Recherche Pédagogique et de l’Edition. Puis, c’est le graal après quelques mois seulement, lorsqu’en mai 2015, il est nommé Directeur général du CRIPEN. Fonction qu’il occupe jusqu’à sa disparition, en ce triste 1er janvier 2023, dans un hôpital stambouliote, où il suivait un traitement contre la maladie.
Dévastée, Mme Roda Mahamoud Issa, qui a repris la direction de la recherche pédagogique et de l’édition, témoigne de ces sept années où il dirigeait remarquablement le centre. « Il fut l’homme de tous les grands chantiers de la réforme » raconte-t-elle. « Du suivi de la Réforme à la révision des Curricula et des manuels de l’enseignement, à la mise en œuvre de la politique d’innovation pédagogique et de numérisation des programmes scolaires, en passant par l’introduction des TICE dans nos écoles et la politique du livre, sans oublier le projet REATIC, notre cher Directeur général était au four et au moulin » témoigne-t-elle. Madame Rahma, son assistante personnelle, est encore plus dithyrambique en évoquant son côté humain et très chaleureux. « C’était comme un père pour l’ensemble de ses collaborateurs et ses collègues qu’il aimait encourager et aider pour donner le meilleur d’eux-mêmes dans l’exercice de leurs fonctions. Il savait tirer le meilleur parti de son entourage professionnel » assure-t-elle, encore marquée par l’émotion et la tristesse de sa disparition brutale ! Feu Said Nour Hassan, laisse derrière lui une empreinte indélébile au CRIPEN et au MENFOP !
 
Le ministre de l’Education nationale et de la formation professionnelle, Moustapha Mohamed Mahamoud, s’associe à l’ensemble du personnel du CRIPEN pour partager la douleur de sa veuve, ses neufs enfants et dix petits-enfants. En cette période de deuil, nous prions le Tout Puissant de l’agréer parmi ses élus et de l’accueillir en son vaste paradis, Amin !